Fondation Carmignac

C’est à Porquerolles que la Fondation Carmignac a installé le lieu qui abrite sa collection, dans un mas provençal qui se fond dans le paysage sauvage de l’île. Au cœur de ce parc national, les visiteurs sont invités à découvrir des œuvres d’art contemporain, des expositions temporaires, un jardin de sculptures et une programmation culturelle.

Fondation Maeght, Commanderie de Peyrassol, Château La Coste, il existe plus d’une dizaine de fondations et centres d’art contemporain dans un rayon de 100 km autour de Porquerolles. Afin d’émerger, la communication de lancement de la fondation devait installer une différenciation forte.

La figure de l’île est un mythe qui encapsule l’imaginaire de l’ailleurs et de la liberté. L’île est un territoire naturel vierge, non exploré. L’île isole, elle extrait du monde, recentre sur soi. C’est un territoire préservé, qui s’oppose à la civilisation, se situe hors du temps et réveille les instincts et les sensations.

L'ART À L'ÉTAT SAUVAGE / THE WILD SIDE OF ART

En replaçant la culture dans la nature, la Fondation Carmignac redonne à l’art sa dimension de langage universel : sur l’île, nul besoin d’expertise, c’est l’être humain sauvage, sans normes et sans grilles de lecture, qui est appelé à faire l’expérience de l’art. Nous avons ainsi fait de l'imaginaire de l'île la base de nos recherches et réflexions, et avons rassemblé tous les signes, symboles, textes et images pouvant nourrir ce territoire de communication dans un livre intitulé « Fondation(s) ».

D’Homère à Jules Verne, de Daniel Defoe à Robert Louis Stevenson, au cœur de tous les récits qui prennent place sur une île, il est question du périple d’un héros. Pour le plan de communication du lancement, nous avons donc imaginé une histoire d'un an découpée en plusieurs chapitres, inspirée du Héros aux milles visages de Joseph Campbell. Le futur visiteur de la fondation devait se retrouver plongé dans un parcours initiatique, depuis ses premières découvertes de la fondation jusqu'à sa visite, à travers des affiches, de l'événementiel, du social media ou encore les tickets du bateau pour se rendre sur l'île.

Sa quête commençait dans le monde ordinaire, avec une mystérieuse carte postale de Porquerolles qui semblait avoir été envoyée trente ou quarante ans plus tôt. La carte ancienne, une photo de l'île recolorisée (hommage au pop art qui peuple la collection), était envoyée avec un mot manuscrit et une signature illisible à une sélection d'influenceurs, annonçant la création de ce nouveau lieu hors du monde.

Un film, diffusé sur Facebook et Instagram, restituait les impressions du héros lors de son périple, depuis sa première traversée jusqu’à son départ, en jouant sur la paréidolie, ce phénomène qui consiste à percevoir des formes familières dans des paysages ou des formes abstraites. Une succession de plans de rochers, murs de pierres, arbres, ombres, évoquant des visages, des regards ou des êtres, sont entrecoupés de plans de détails des œuvres de la collection, et développent une vision animiste de la nature sauvage de l’île.

Des haïkus visuels, sous forme de capsules de 15 secondes sur Instagram, racontaient pour leur part l’expérience de la fondation par le détail, la sensation, les matières et les éléments plutôt que par le tout. Des paysages sonores enregistrés sur le site de la fondation - mélodies des oiseaux, bruits de l’eau, chants des faisans - se fondent avec les images pour plonger le héros dans une expérience sensorielle.